Ils seront mes Space Marines, et ils ne connaîtront pas la peur.

Spoiler:

Deux françaises apparaissent : Duchesse et Marquise. Elles sont là, blessées, visiblement entrain de fuir quelque chose. L'une tient l'autre, clopinante, par la taille.

« Courrez ! Ils arrivent ! »

Des bruits de pas piétinent le pavé, au loin. Ils ont quoi ? Une bonne minute pour déguerpir ? Ou se préparer mentalement à la bataille. Peut-être est-il plus sage de mettre les leurs en sécurité et de revenir plus tard ? Marquise et Duchesse paraissent en bien piteux état. 

Spoiler:

Le deuxième pas sera contre les Mangemorts. Elle est prête. Le coup de poing de Minsk lui a remis les idées en place, y a assez de colère en elle maintenant. Et puis Mendeleïev est là, juste à côté d’elle. Elle l’a pas vu comme ça depuis des années, même s’ils avaient perdu plus de batailles qu’ils n’en avaient gagnées. C’est l’heure de prendre leur revanche. Elle a attendu ça toute sa vie, après tout.

Les adieux avec Odessa sont déjà faits. Elle s’approche de Pollux, lui dit de prendre soin de son frère slave. Et puis Zaniah, adorable Zaniah. Elle la prend dans les bras, chuchote quelque chose à son oreille. Ils sont trois à savoir maintenant. Ses yeux passent sur le reste du groupe de rescapés. Elle espère que le maximum d’entre eux va survivre. Certains trouveront peut-être le moyen de fuir, et de continuer à se battre à l’extérieur. C’est tout ce qu’elle souhaite.

Rapidement, ils ne sont plus que trois. Mendeleïev, Minsk, Varsovie. Trois slaves se faufilant à la lumière de la lune vers le cœur de l’Astronef. Ils ont les cuisines pour objectif, besoin de récupérer deux-trois trucs avant de se lancer dans la mêlée. Peut-être qu’ils pourront rallier les elfes de maison à leur cause. Personne sur leur chemin, mais quand ils arrivent près des bâtiments, les bruits de lutte les interpellent. Il suffit d’un regard pour se comprendre, entre slaves. Tant pis pour les cuisines, il y a peut-être quelqu’un qui a besoin d’aide.

Ils arrivent au moment fatal. Duchesse se fige. Marquise attaque. Vicaire tombe. Mary Read réplique. Vidame hurle. Les slaves sont figés nets dans leur élan. C’est la guerre. Et Varsovie pensait être prête, mais elle ne l’est pas. La douleur infinie du jumeau vivant la frappe de plein fouet. Au revoir la colère donnée par Minsk et la détermination de Mendeleïev. Elle est impuissante, elle l’a toujours été. Malgré son prénom de guerrière. Elle ne fait même pas attention au reste, ne vérifie pas s’il y a d’autres Mangemorts autour. Elle va prendre Vidame dans les bras, le détachant doucement du cadavre de son jumeau.

Mendeleïev (PNJ)

Il fallait bien que ça explose. Les dortoirs, les serres, l’Astronef au complet. Tu t’en veux un peu, d’avoir cru en ce projet. De t’y être lancé corps et âme pendant des années. Puis surtout d’avoir entraîné des jeunes innocents là-dedans. Tu les regardes, les deux qui restent sous ta protection. Y a celle qui est figée devant la scène puis celle qui va prendre l’endeuillé dans ses bras. Putain, mais que fait cette gosse sur un champ de bataille ? C’est plus fort que toi, tu la vois encore comme cette petite blondinette qui courait dans tes bras quand tu revenais du front. Tu dégoulinais de sang mais elle te filait en souriant un dessin avec un arc-en-ciel et une licorne. Ça t’aidait à te rappeler pourquoi tu continuais à te battre malgré tout. Elle a toujours été trop pure pour ce monde. Monde de merde. C’est ta faute si elle est là. Tu pensais lui redonner une raison de vivre. Tu voulais qu’elle ait des amis, qu’elle aille en cours, bref qu’elle ait une vie presque normale. Mais là t’as juste l’impression de l’avoir condamnée.

Tu te rapproches de Mary Read. Tu voudrais foncer dans le tas et achever les deux Mangemorts à vos pieds mais pas sans l’accord de ton collègue. Après tout, c’est lui qui gère la torture magique, peut-être qu’il veut s’en servir. « C’est quoi le plan ? » Y a qu’un plan pour toi. Tous les buter. Jusqu’au dernier, ou jusqu’à ce que t’y passes. T’as fait une promesse à ton meilleur compagnon de guerre y a un peu plus de vingt-quatre ans et tu comptes la tenir jusqu’au bout. Mais qu’est-ce qu’elle dit au français ? « Prends-soin de Minsk. » Qu’est-ce qu’elle va faire putain ? Tu t’approches pendant qu’elle attrape la casquette de Vicaire et l’enfonce sur sa tête. Elle te regarde et te sourit. Mais c’est pas son sourire de d’habitude. Tu sens que quelque chose ne va pas. T’as même pas le temps de faire un pas de plus qu’elle disparaît. Enlevée par un putain de piaf que t’avais un peu trop vu tourner autour de ta filleule. S'il touche à un seul de ses cheveux...

Il approche. Elle le sent, la rune derrière son oreille se réchauffe. Et dire que ce sentiment était si agréable quelques heures plus tôt à peine. Si doux. Enfin, d’un côté, ça reste rassurant. Elle sait que c’est bientôt fini. Elle espère juste qu’elle partira avec le même sourire que Vicaire. Elle chuchote à l’oreille de Vidame. Sourit à Mendeleïev. Puis regarde Minsk. Je t’avais prévenue. Je t’aime putain. La rune brûle. C'est le moment. L'oiseau arrive et ils disparaissent aussitôt. Tout serait parfait si le monde était un monde de paix comme il ne l'est jamais.

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