cours sur les technologies moldues [OUVERT A TOUS]

Ambre fixait droit devant lui, toujours cet éternel sac à dos sur l'épaule. Juste d'un côté parce que ça accentue sa nonchalance, ça donne encore moins envie de venir l'emmerder.
Il se donne une allure distante, un grand type au regard glacial, qui ne sourit jamais. Le genre de type qu'il faut pas faire chier de peur de s'en prendre une.
Pourtant Ambre est adorable et d'une gentillesse à se damner.
Il avance, avec un seul objectif, le même depuis des semaines : se faire discret, survivre et faire ce qui lui semble juste.
Direction le cours suivant : les Moldus.
Il allait s'emmerder sec, il le savait. D'ailleurs, il se demandait pourquoi les gens comme lui, ceux qui sont nés de l'autre côté, n'en n'etaient pas dispensés. Ambre était sur d'une chose : il n'allait pas y apprendre grand chose mais il avait l'espoir que le professeur sache retenir son attention.

Le résultat est sans appel : le cours ne lui plaît pas. Il observe les armes à feu, les couteaux, les arcs et arbalètes.
Encore et toujours des armes. Et pourtant, il pourrait facilement être intéressé, inchalla. Mais un flingue qui lance des balles magiques, c'est trop facile pour Ambre. Il en est blasé. Vraiment blasé. Ambre qui s'était mis à l'avant pour écouter, recula dans les rangs. Il croisa les bras et attendit bien sagement. Il ne prendrait pas d'armes. Il ne ferait pas joujou. La professeur était totalement inconsciente et dénué de rationalité.
Ambre observa la foule certains semblaient ravi, Cardi avait toujours ce sourire sur son visage. Le jeune africain balaye la foule et son regard se pose sur les voitures qu'il n'avait pas remarquées plus tôt.
Il adorait conduire quand il était au bled. Ambre se fichait des armes mais il ne pouvait contenir une certaine excitation qui se lisait par un faible sourire, presque imperceptible sur son visage. La vitesse, l'adrénaline. Ambre était plutôt terre à terre, trop solennel mais une fois un volant entre ses doigts, il découvrait le goût du risque.
Le cours allait finalement être amusant.
Inninteressant mais amusant.

C’était un mardi à l’ambiance terne et pesante. Varsovie ne se sent pas très bien, mais refuse de se départir de son entrain et de son sourire. Deux décès en même pas un mois, c’est quand même beaucoup. Mais c’est pas une raison pour partir, au contraire. Ça fait juste deux noms à rajouter sur la liste des gens à honorer par la victoire du bien. Alors Varsovie s’est rendue, comme presque tous les autres élèves, sur le lieu de leur prochain cours. Technologies moldues. Ça parle pas spécialement à la slave, qui s’imagine des machines complexes et des réseaux électroniques auxquels, elle doit bien l’avouer, elle ne comprend pas grand chose.

Elle écoute leur professeure, Che, évoquer l’importance de connaître et de maîtriser les objets moldus dans la future guerre qu’ils auront à mener. N’étant pas dans les premiers rangs et à cause de sa taille légèrement inférieure à la moyenne, elle ne voit pas ce qui se trouve sur la table. Elle attend que les premiers se servent parmi les objets moldus avant de s’avancer à son tour. Ce sont en réalité des armes qui se trouvent sur la table, ce qui rassure un peu Varsovie puisqu’elle en reconnait certaines. Il y a quelques objets tranchants comme un fleuret ou une baïonnette, ainsi que de nombreuses armes à feu. « Wah y a même un lance-pierre ! » s’exclame Varsovie en se saisissant d’une fronde en métal. Elle tire sur l’élastique. C’est bien plus résistant et sophistiqué que ceux qu’elle a connus dans sa vie d’avant. Elle hésite quelques secondes à choisir cette arme, surtout pour savoir si elle sait toujours viser avec... Mais en voyant les autres élèves se saisir d’autres armes plus imposantes, elle se dit qu’elle aura l’air ridicule avec son petit lance-pierre. Et puis ce cours est aussi l’opportunité de tester quelque chose qu’elle ne connait pas. Elle attrape donc une rapière à la jolie garde ajourée et se joint aux élèves qui attendent déjà à l’extérieur.

Là, un immense capharnaüm se dresse devant eux. Plein d’objets et d’engins ainsi une piste digne du meilleur des parcs d’attractions moldus. Un petit frisson d’excitation parcourt l’échine de Varsovie. Ça, ça va être un cours fun ! Elle écoute ensuite attentivement Che leur expliquer le fonctionnement d’une arme à feu – même si Varsovie n’est pas totalement étrangère à cette technologie. Et puis c’est leur tour. La slave n’ayant pas choisi une arme à feu, elle attrape un fusil au stand et s’éloigna un peu des autres. Elle n’est pas très loin de Cardinal, l’adorable oiseau asiatique. Elle le regarde se saisir de son arme et l’apprivoiser avant de tirer. Alors elle met son fusil en joue et vise un arbre au loin. Elle retire la sécurité et appuie sur la gâchette. Boum. Le retour de l’arme est un peu plus puissant que ce dont elle avait l’habitude avec des armes plus petites, ce qui la surprend un peu. Elle ne ressent aucune émotion particulière, comme si c’était un geste qu’elle avait répété de nombreuses fois.

L’exercice commence à se corser à partir du moment où elle doit concentrer sa magie pour charger. La magie avec baguette, c’est déjà pas trop son truc, mais alors sans baguette pour le moment c’est plutôt un échec total. Mais bon, elle s’est un peu entraînée avec Cassiopeia récemment, alors peut-être que cette fois ça va marcher ? De toute façon, personne ne la regarde, alors elle peut essayer. Et puis à côté d’elle, y a Cardinal qui s’extasie sur les traînées lumineuses qu’il a réussit à lancer. « Oooooh c’est trop beau ! » Elle peut le faire aussi. Il lui suffit d’y croire, après tout. Elle se concentre. Imagine une petite balle de magie à l’intérieur de son fusil. Tente de lui insuffler de l’énergie. Appuie sur la gâchette. Et sent le fusil se désintégrer entre ses mains. C’est comme une décharge électrique dans ses mains. Heureusement, l’explosion s’étant produite au bout du canon, elle ne reçoit que de petits fragments du fusil au niveau de son visage, pas assez pour lui faire mal. « Rah bordel ! » Varsovie jure dans sa langue maternelle tout en se débarrassant des restes du fusil. Bon, les tirs magiques, ce sera pas pour tout de suite... Elle s’approche de leur professeure avec son air désolé et un peu honteux : « Désolée Madame, j’crois que j’ai mis trop de magie dans le fusil, et POUF ! il a explosé. » Après tout, elle est n°47, faut pas s’attendre à des miracles…

Anhinga avait jeté son dévolu sur un Urumi. Ce mot devait paraître étranger à la plupart des sorciers, mais la jeune-fille se souvenait des histoires que lui comptait sa mère à propos de l'héroïne Unniyarcha. Elle avait donc hâte d'en faire l'expression lorsque la classe se rendit dans le stade de Quidditch. A priori, les armes blanches n'étaient pas tout de suite au programme. Attentive, la nepali regarda les démonstrations, d'abord de Che, puis des étudiants ; elle n'était absolument pas inspirée par les armes à feu. Oh, elle entrevoyait bien sûr toutes les folles possibilités qu'offraient ces engins moldus, mais pour autant ça la stressait un peu. Vicaire fit une réflexion des plus intéressantes, et c'est à cet instant qu'intervint Jeanne d'Arc. Bon, s'il y avait deux professeurs plutôt qu'un, Anhinga avait encore moins la possibilité de se défiler pour s'amuser avec son nouveau couteau. Son coeur s'arrêta néanmoins momentanément lorsqu'elle comprit qu'elle allait devoir tirer sur la directrice de Beauxbâtons ou sur ... Sherry. Elle préférait définitivement quand ce dernier était suspendu dans les airs. "Bon, puisqu'on a pas le choix..." elle se saisit alors d'un Star Firestarm 9MM qui traînait, délaisser sur une étale et se plaça en première dans la file indienne. Imitant les gestes qu'elle avait observé quelques minutes plutôt, elle leva les mains, préférant tenir l'arme à deux mains histoire d'éviter de se péter le bras à cause du recul. Elle concentra toute sa magie dans le canon du revolver, et appuya sur la gâchette en même temps qu'elle poussa une profonde expiration. Comme convenu, elle visait la tête de Jeanne -- Sherry n'ayant déjà plus toute la sienne --, et ne put s'empêcher d'espérer de toucher sa cible. D'une certaine façon ... le sentiment était bien plus grisant qu'elle ne voulait bien l'admettre, si bien qu'un léger rictus étira ses lèvres.

L’exercice prend un nouveau tournant que Jeanne d’Arc arrive. Clairement, elle en impose la directrice des Français. Varsovie la regarde un peu avec des étoiles dans les yeux, à cause de cette aura de confiance en elle et de badassitude qui en émane. Faut la viser, ou viser Sherry. Mais Varsovie n’a pas envie de viser un de ses camarades, aussi inconscient soit-il, mais de toute façon elle n’a plus de fusil. Enfin, c’était sans compter sur la gentillesse de Cardinal, qui lui offrit son arme en même temps que d’adorables compliments qui ne pouvaient que lui donner l’envie de réussir. « Merci ♡ » et elle lui adresse un clin d’œil avec un sourire timide. Ses joues rosissent anormalement, elle ne comprend pas vraiment pourquoi elle est confuse comme ça. Pour ne pas y penser trop, elle décide de se reconcentrer sur l’exercice. Skopje tire, Moineau tire. Mais aucune des balles n’atteint Sherry ou Jeanne. Varsovie se demande si elle serait capable de tirer… parce que viser des gens c’est pas pareil qu’un arbre ou une cible immobile. Et puis Vicaire se ramène avec une fronde, une vraie. Mais toujours pas l’ombre d’une égratignure sur la directrice des Français. Ça a l’air de marquer la fin de ce qui s’appelle « l’échauffement ».

Et puis les choses sérieuses commencent quand la décapotable rouge démarre avec à son bord Jeanne d’Arc et Sherry. Et puis qu’elle s’envole. Varsovie ne comprend plus trop ce qu’il se passe à partir de ce moment-là, elle sait juste que Che les encourage à embarquer dans des voitures. Et qu’elle se retrouve donc assise derrière Cardinal qui est à la place du conducteur. Mais plutôt que de démarrer la voiture, il semble plus préoccupé par la réparation d’une fenêtre. Mais avant que quiconque puisse dire quelque chose, la voiture démarre et s’envole à la suite de la décapotable rouge, autrement dit de leur cible. Faut-il les rattraper ou toujours essayer de leur tirer dessus ? Mais avant que Varsovie ne pose cette question à voix haute, Cardinal y répond en l’incitant à tirer dès qu’elle se sent prête. Elle ouvre en grand la fenêtre de la voiture – foutue manivelle de porte arrière, elle a quel âge cette voiture ? – et sort le canon de l’arme. Mais elle n’a pas assez d’amplitude pour viser, et comme ils sont parfaitement dans l’axe de la décapotable, elle ne peut pas la viser dans cette position. Alors elle coince sa jambe droite dans la ceinture de sécurité et la gauche sous le siège conducteur et se hisse par la fenêtre. La voiture file, le vent fouette son visage, le sol est loin. Mais elle n’a pas peur, elle est juste pleine d’adrénaline. « Cardinal, tu peux modifier la trajectoire légèrement à gauche ? » et presque instantanément la voiture dévie. Le mouvement d’air créé par le déplacement aurait pu faire perdre l’équilibre à Varsovie, mais ses jambes sont bien calées. Elle met en joue la décapotable. Elle se concentre, comme tout à l’heure, pour envoyer une balle magique. Elle sait qu’elle peut le faire, après tout elle a le meilleur fusil ! Elle sait que Cardinal et Che croient en elle.

Alors Varsovie suspend sa respiration, ajuste sa fenêtre de tir et appuie sur la gâchette. Elle sait tout de suite qu’elle a réussi quand une longue traînée bleue s’échappe du canon pour filer droit sur la décapotable. Elle se laisse tomber dans la voiture et regarde filer sa balle magique, quand quelque chose d’inattendu se passe. Quelques mètres à peine avant d’atteindre la décapotable rouge, le faisceau lumineux semble heurter quelque chose d’invisible et une énorme déflagration se produit, embrasant tout le ciel d’une lumière rougeâtre et projetant des dizaines de fragments invisibles dans toutes les directions.

Ambre reste dans son coin. Il veut pas participer à ça. Il pourrait partir mais le bruit l’en empêche. Il aime ce bruit d’explosion, l’odeur du soufre.
Et puis, il les regarde. Il assiste à un spectacle. Les deux professeurs ont l’air aussi tarées que leurs collègues. Ambre joue avec les brins d’herbe et s’amuse tout seul.
Il les regarde tous galérer. Eux, ils n’ont pas l’habitude et Ambre préfère rester en retrait. Il a envie de tirer mais il sait ce qu’il ferait.
Jeanne d’Arc, elle passerai l’arme à gauche et ça Ambre se le refuse.
Puis, Ambre se lève, très intéressé. Les voitures, les deux roues.
Putain.
Les courses dans le désert avec les potes au bled. Ambre repère directement du regard la motocross verte et blanche. Un putain de bijou, nishen.
Ambre se lève d’un bond, prenant appui sur sa main et cours vers la moto avant que quelqu’un d’autre ne la prenne avant lui.
Il se sent comme un gosse. Il grimpe sur la bête, allume le moteur et écoute le ronronnement. Les traversées dans le désert, les souvenirs autour du feu sous le ciel étoilé tout lui revenait en tête. Il tourne l’embrayage. Le moteur hurle de bonheur. Un jour, il retournerait avec ses potes dans le désert Inchalla.
Ambre met les gaz et roule vers la foule. Il s’arrête pile devant Moineau sous un crissement de pneus. Il savait que ça ne venait pas de son monde. Et il voulait lui faire découvrir comme elle lui avait fait découvrir Orgueils et préjugés.
“Je t’embarque?” demanda-t-il en souriant faiblement. “Allez viens, n’aie pas peur” dit-il en lui tendant la main.
Ambre redémarre, il roule plus lentement pour qu’elle puisse se familiariser avec la vitesse avant d’accélérer  pour tenter de les rattraper. Il n'allait pas emprunter la voix des airs non, il resterait sur le bitume.