American squad (+le ficus ♡)

Il le voyait, il était là debout, juste en face de lui, adossé au pas de la porte. Son père, mort il y a des années dans les forêts de la terre promise d’Irlande. Baileys marche vers lui, regardant autour de lui, il voyait sa petite maison, la cheminée encore fumante, l’odeur de la viande qui cuisait sur la broche au-dessus de la cheminée, un sentiment de tristesse l’envahit, lui qui espérait retrouver son chez lui, mais pas comme ça. De la neige tombait, pourtant il n’avait pas froid, même son souffle ne produisait pas cette fumée blanchâtre quand il expirait. En avançant, il soupira, ferma les yeux, l’espace d’une seconde, se remémorant ses mots, ceux qu’il avait prononcé sur le corps encore chaud des derniers membres de sa famille.

« Les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés. Ainsi chaque jour, nous vivrons, jusqu’à ce que nous nous retrouvions, et que d’autres nous fassent vivre. Allez en paix. »

Une larme coula, suivit d’une autre, et d’une autre, mais seul l’un de ses deux yeux pleurait. Il sentit une main sur son épaule, ce qui le tira de ses souvenirs.

« Ainsi nous avons vécu, à travers toi, grâce à toi, et je t’en remercie. »
« Papa… » Sa voix trembla, il baissa la tête « J’ai essayé, mais… J’ai vu trop gros, je me suis emporté, le goût du sang… J’ai échoué… »
« Tu as livré un combat acharné, tu ne t’es pas rendu, le temps d’un combat, sans même le soutien de la mère-lune, tu es devenu le loup. Je suis fier de toi mon fils. »

Baileys le prit alors dans ses bras, et l’espace d’un instant, il se sentit libéré. Libéré du poids de la vengeance, de sa tristesse, de sa colère, tel le loup de retour auprès des siens, tout allait mieux.

« Tu as des gens qui comptent encore sure toi, tu dois les aider. Chez nous, apporte-leur la vérité, libère-les de ces chaînes de noirceur qui les obscurcissent, et dans cette académie, ils peuvent encore être sauvés. Certains sont déjà partis, laissant derrière eux des cœurs déchirés, des amis en pleurs, des frères endeuillés, sauve-les, aide-les ! Ton heure n’est pas venue fils ! »

Il se sentit aspiré, résista de toutes ses forces, mais il glissait, rien ne pouvait le retenir en ces lieux.

« Papa ! »
« Un jour, nous nous reverrons, continue de nous faire vivre, même si j’ai le cœur lourd quant au tribut que tu paieras pour repartir… Mais… Vis, tu à encore tant à faire, vis Arthur ! »

Sa vision se troubla, avant que la moitié n’en disparaisse, et que son œil gauche ne plonge à jamais dans l’obscurité. Tel était le prix qu’il paierait pour avoir trompé l’impardonnable.

Il glissa alors de plus en plus vite, voyant disparaître son père, sa maison, glissant vers un tunnel d’obscurité. Il se sentait tomber, mais entendit des sons arriver à ses oreilles, des voix.
« Commence, le temps que je me prépare. Il glisse vers la mort, et je ne peux pas sauver des cadavres. »

Il tombait alors de plus en plus vite, jusqu’à une lumière, qui paraissait si proche et si lointaine à la fois. Et dans un éclair, il se sentit retrouver son corps. Il entrouvrit les yeux, voyant deux personnes penchées sur lui. L’une d’elles articulait quelque chose en le regardant, même s’il ne comprit pas tout, le goût qu’il avait en bouche, et les instruments de soin qu’ils avaient dans les mains lui firent comprendre le reste. Il était vivant, ces deux mecs-là l’avaient sauvé.  Il finit par ouvrir entièrement les yeux, exposant ainsi la blancheur de son œil meurtri, et laissant échapper des jappements de douleurs causés par ses blessures, même si la douleur s’estompait un peu plus à chaque seconde.

Puis l’un des deux individus part, l’autre encore là se pencha plus près de lui. « On a bien fait de te laisser notre vengeance, murmure-t-il tout bas. Merci pour l’autre bâtard. Dommage qu’il ait dépop. J’me serai bien fait une descente de lit avec sa sale fourrure grise. »

Pollux, il l’avait finalement reconnu, même s’il était dans son angle mort, il savait que c’était lui, il avait laissé sa vengeance à Baileys et la mission avait été accomplie, il avait pu être utile ailleurs, peut-être même sauver quelqu’un allez savoir. Le lycanthrope se redressa, doucement, encore chancelant, mais vivant. Il avait été celui qui a tromper la mort, il allait maintenant être celui qui la donnerait, en plus de ses proches, ils lui devaient maintenant un œil, les mangemorts, une en particulier regretterait de l’avoir laissé pour mort une nouvelle fois. Il grogna bruyamment, tel le loup engageant la chasse, tous l’entendraient, tous étaient prévenus. Une fois remis il ne laisserait derrière lui que la mort.