En chasse.

La voilà sortie de la forteresse. Maintenant, il fallait filer vers une forteresse ennemie. Elle s'en foutait bien de laquelle, Anhinga n'était pas du genre à s'encombrer des détails superflu. Elle se contentait de courir, baguettes en mains, oreilles à l'affut, prête à attaquer la première personne qui aurait le malheur de croiser son chemin. Les sens en alerte, elle éprouvait cette grisante sensation d'être un prédateur en chasse. L'adrénaline montait, délicieuse, coulant dans ses veines et faisant battre son corps plus vite, plus fort. Le froid était mordant, comme il pouvait l'être lors des nuits népali. Dans l'obscurité, son regard s'habituait rapidement. Elle n'avait qu'une seule envie, mais elle refusait d'y céder. Pas encore, il était trop tôt. Soudain, une branche qui se brise sous le poids d'un potentiel ennemi. Anhinga se retourne avec agilité, et dégaine sans réfléchir. "Expelliarmus !" Le sort est sonore, se répercute contre les arbres. Elle se moque d'être discrète, cela n'a jamais été son fort. Les sortilèges informulés sont pratiques en duels, certes, mais elle n'a pas envie de se prendre la tête, pas après deux jours aussi intenses. Bien sûr, elle aurait pu choisir un sort plus efficace, plus radical tel qu'un petrificus ou un stupefix, mais il peut soit s'agir d'un étudiant ... soit d'un animal. Or, Anhinga n'a aucunement l'intention de traumatiser un animal innocent. Pas qu'elle soit bouddhiste ou quoique ce soit - même les clichés ont leur limite - mais simplement parce qu'ils sont ici chez eux, et que le leur accorder, c'est s'octroyer des chances supplémentaires de ne pas se faire bouffer.

1-20 : L'expelliarmus désarme un étudiant, et la baguette de ce dernier disparaît dans les fougères.
21-60 : L'expelliarmus désarme un étudiant, mais il peut facilement récupérer sa baguette s'il est alerte.
61-97: Anhinga désarme ... un arbre.
98-100 : L'expelliarmus se retourne contre la pauvre Anhinga.

Bien sûr, Anhinga ne s'était pas attendu à devoir faire face à un prof. Ne les avait-elle pas suffisamment affronté lors du match de Quidditch ? Oh, rien que d'y penser, elle sent une douleur se propager dans ses côtes, qui depuis ont pourtant été réparées. Elle n'eut bien sûr aucun mal à reconnaître la distinguée silhouette du professeur Mary Read sortir d'entre les arbres. Bien, sans baguette, ce professeur ne pouvait pas se révéler particulièrement menaçant, si ? Après tout il avait l'air un peu vieux et tout ... Et bim Anhinga, prend-toi une droite dans la figure. Ca fait mal. Tellement mal que la jeune-fille titube. Ok, ne jamais sous-estimer les anciens. En même temps, vu la longévité des personnes en Asie, la jeune-fille aurait dû davantage se méfier. Elle ne peut d'ailleurs s'empêcher de lâcher un "putain !" sous l'impact, voilà qui contrastait avec ses bonnes manières habituelles. Mais qu'importe, puisque Mary Read voulait se battre mains nues, il avait trouvé un opposant de taille. Anhinga n'avait jamais été ce genre de fillette qui avait peur de se salir les mains. Elle décida donc de répliquer avec un coup de genoux bien placé.

1-20 : Le genou atteint avec force dans les parties intimes du professeur. Meilleur moyen de mettre un homme à terre sans magie, vous vous souvenez ?
21-60 : Le genou finit dans le ventre du professeur. Dommage, elle aurait pu faire davantage de dégâts si elle avait visé un peu plus bas.
61-97: Coup de genou bien placé, certes, mais sans la moindre puissance dedans. En même temps, elle est toujours en train de compter les chandelles.
98-100 : Coup de genou des plus puissants. Dommage qu'elle vise à côté du professeur et se retrouve ainsi totalement déséquilibré. A priori, Mary Read avait vraiment frappé très fort.

Elle a déserté le campement des Hooligans parce que, de toute façon, elle n'aurait pas servi à grand chose en défense. Trop du genre à s'endormir dans un coin, trop énervée pour rester à faire le guet. Elle a encore le quidditch à travers la gorge - plus jamais ça - elle a sa foutue envie de courir qui grandit. Faut qu'elle bouge. Et tant pis si elle laisse la forteresse et le reste de son équipe derrière elle, ils sont suffisamment grands pour se débrouiller tous seuls. C'est elle le boulet d'ailleurs, même Sherry a l'air mille fois plus dans le coup. D'ailleurs, elle trouve ça nulle. Elle, elle voulait déconner. parce que l'issue d'un tournoi n'a aucune espèce d'importance. Et maintenant, elle a juste envie de se tirer. Alors elle part. Bouteille de vodka à la main, Minsk va ranger la forêt.

Elle est sur ses gardes, démarche silencieuse, oreilles aux aguets, baguette dans la main qui tient pas la réserve d'alcool. Elle se sent un peu conne maintenant, d'être partie toute seule alors qu'elle a un peu peur du noir et qu'on ne discerne pas les étoiles sous le ciel voilé. Elle se fustige mentalement, se reprend une gorgée de vodka pour le courage, continue d'avancer en se concentrant sur ses pas. Elle les compte pour ne pas penser à autre chose, pour ne pas s'inventer des monstres gros comme des montagnes qui sortent des bois pour la manger. Un craquement de branches au loin, des éclats de voix. Elle se rapproche, faisant gaffe à ne pas respirer trop fort, à ne pas casser la moindre brindille. Quand elle arrive, il n'y a qu'Anhinga qui semble fusionner avec un arbre. Nulle trace de son agresseur. Minsk a le sourire moquer aux lèvres, à croire que quelqu'un la vengée de son duel perdu de la veille. Les quelques mètres qui la séparent de la népali sont rapidement franchis. Elle checke le pouls par réflexe avant de la secouer. "Hé ! Anhinga !" qu'elle chuchote. Elle a vérifié, la baguette de la sorcière n'est pas entre ses mains et ses dernières sont bien attachées. Bon, et maintenant ? Elle en fout quoi de la ligotée ? Elle l'interroge ? Faut d'abord la réveiller.

01-03. Sort de soin ânonné, Anhinga réparée. Plus qu'à l'interroger.
04-55. Elle fait boire à Anhinga une lampée de vodka. Remède artisanal mais efficace vu que la sorcière sort de sa torpeur pour crachoter le tout. Du gâchis un peu.
56-82. Anhinga se contente de baver de la vodka sans même se réveiller d'un iota.
83-100. La vodka réveille Anhinga, ça ok. Par contre, le fait qu'Anhinga recrache tout le liquide en direction des yeux de Minsk, c'est nettement moins cool. La slave laisse échapper un cri de douleur ce qui alerte la créature louche du coin.

Anhinga ne se souvenait de rien ou presque ... En fait, dans son esprit, le néant. Alors quand un goût immonde d'alcool lui brûle la bouche et la tire de cet état, elle le recrache aussitôt. Donner de l'alcool à Anhinga ? Mais quelle épouvantable idée ! La jeune-fille était plutôt branchée yoga et thé vert, mais décadence et vodka. Quelle ne fut pas sa surprise de voir Minsk devant elle, l'horrible sorcière qui lui avait administré cette dose de breuvage infect. Pourtant, elles n'étaient plus en duel ? Elle était pour ainsi sûre de l'avoir battue ... Lui avait-elle lancé un autre confundo ? Le cri perçant de la jeune-fille ne l'aidait pas à se remettre à penser de manière cohérente. Non. Non elles n'étaient plus en duel. Qu'est-ce que Minsk aurait foutu avec de l'alcool aussi infect en duel, à moins de vouloir gagner par coma éthylique ? La nepali se souvint vaguement du match de Quidditch puis ... OH LA SALETE DE VIEUX SCHOCK. Ce Mary Read l'avait assomée. Un coup de boule, à encore la douleur pulsante au centre de son crâne. Mais qu'avaient donc les gens à lui foutre des coups de boule en ce moment ? Y avait-il une cible tracée sur son visage ? Pas aux dernières nouvelles. "Bon sang, tu es obligée de crier comme ça Minsk ? Tu vas nous attirer des emm..." Anhinga ne finit pas sa phrase, car un grondement résonne dans l'air, semblant même faire trembler le sol. Quelque chose de pas tout à fait humain, pas tout à fait animal non plus. Quelque chose de plutôt ... monstrueux. "Minsk, libère-moi, tout de suite."

1-20 : Anhinga a du sang royal qui coule quelque part dans ses veines. Du coup, elle n'a nul besoin d'un impero pour se faire obéir.
21-60 : La voix d'Anhinga trahit la panique. Après tout, Minsk a très probablement entendu le son flippant, et n'a pas envie de faire face seule à cette chose qui se rapproche.
61-97: Anhinga n'est absolument pas convaincante. Dites à ses parents qu'elle les aime s'il vous plait.
98-100 : Trop tard, le monstre est là. Une espèce de buffle avec une queue de serpent et ... six pattes. Deux de celles-ci martèlent le sol. Eh merde.

Vodka dans les yeux, alerte, alerte ! On est aux antipodes du sérum phi, Minsk chiale - par réflexe, hein, les larmes, c'est le lavage naturel des yeux - rouspète en russe. Contre le gâchis de vodka et les sorcières incapables d'avaler. Contre le cri de surprise-douleur qu'elle vient de pousser et qu'elle sait trop bruyant. Dernière fois qu'elle tente d'aider l'ennemie, ça lui apprendra à être gentille. On passera bien évidemment sous silence son intention première soit de fouiller les pensées de la dite ennemie pour savoir où trouver un étendard ce qui rend le geste nettement plus intéressé. Regard assassin - rougi par les larmes - à Anhinga qui jacte trop et uniquement pour énoncer les évidences. Bien sûr qu'elles sont dans la merde : elles sont dans une forêt en pleine nuit et Minsk a hurlé. Elle n'a pas fait assez souvent d'excursion en pleine nature la demoiselle attachée. Le grondement signale la grosse bête donc la bête pas trop rapide en course si on passe par les endroits peu pratiques. Et voilà que l'autre prisonnière réclame le changement de statut. Ordonne même. La slave essuie ses larmes du revers de la manche, se demande si c'est pas la gorge d'Anhinga qu'il faudrait trancher à la place des liens - elle est allergique aux pédants Minsk, c'est viscérale - s'exécute, enfin. "C'est bon, tu peux d'mander gentiment." Dingue comment entre son accent et sa diction, elle sonne cul-terreur à côté de Mademoiselle Anhinga qu'elle ne délivre uniquement parce qu'elle a un semblant d'honneur : elle ne laisse pas les sorcières attachées alors qu'une bête arrive. Même si du coup, Anhinga aurait fait une chouette diversion pour couvrir sa fuite. Les liens sont coupés d'un sort, les pas de la créature se font plus proches, Minsk marmonne un "Obscuro".

01-03. La nuit tombe encore plus sur le petit village de l'astronef. Minsk choppe Anhinga par le bras et la tire discrètement vers d'où elle est arrivée. La bête peut retourner mener sa vie de bête en paix.
04-55. Et bientôt, on n'y voit plus grand chose à part en forçant sur les mirettes. Minsk se fait statue à côté d'Anhinga, espérant que le monstre passe.
56-82. Le monstre les voit pas par contre, il les flaire. Bien essayé.
83-100. Fait beaucoup trop noir, genre vraiment trop, genre ce serait pas mal que Minsk arrête de lancer ses sortilèges à la bourrin. Alors oui, la bête est aveuglée mais les deux sorcières aussi. Puis qui vient de trébucher comme une conne ? Minsk. Elle espère que sa bouteille n'est pas renversée, ce serait le pompon.

Alors, oui. Anhinga aurait pu demander gentiment. Mais elle n'était, hélas, pas ce genre de personne. Elle était gentille pourtant, mais à sa façon d'agir, pas de parler. Encore moins alors qu'elle venait d'être assommée, qu'on avait tenté de lui faire boire de la vodka, et qu'elle allait probablement mourir dans les minutes à venir. Oui, car à moins d'être aveugles, elle ne pouvait pas ignorer la silhouette du géant qui dépassait à présent de la forêt. Comment avaient-elles pu le manquer, avait-il marché à quatre pa... Oh mon dieu. C'était un bébé. C'était un bébé géant. Du coup... est-ce que les parents étaient dans le coin ? Non parce ces créatures ... elles vivaient en tribu, non ? Et plus elles étaient jeunes, moins elles étaient responsables semblait-il à Anhi ... Soudain, un impero sortit de nul part, et le bébé qui s'arrête en regardant les deux sorcières. Il semble à Anhinga reconnaître la voix du professeur de torture, mais elle n'a pas spécialement envie de s'attarder sur la question. Là tout de suite, elle avait surtout envie de courir loin. Mais elle était une altruiste, et elle ne voulait pas non plus laisser Minsk alcoolisé derrière elle. Aussi balança-t-elle un sort ne serait-ce que pour se donner le temps de réfléchir "colloshoo !"

1-20 : Les pieds du bébés sont solidement attachés au sol. Il n'embêtera plus personne ce soir.
21-60 : Le sortilège fonctionne suffisamment longtemps que pour permettre aux sorciers présents de se casser bien loin.
61-97: Pieds collés ou pas pieds collés ? étant donné que le bébé est sous impero, on ne le saura peut-être jamais.
98-100 : Le fait de ne plus pouvoir bouger ... fait pleurer le bébé. Ce qui a tôt fait d'interpeller sa mère. Oh dear, we are in trouble.

Bien, là elle se reconnait enfin. Oubliant un instant la compétition, elle se tourne d'abord vers Minsk puis vers le professeur -- qu'elle distingue à présent parfaitement -- et s'adresse à eux tout en rangeant sa baguette en signe de bonne volonté "on ferait mieux de partir d'ici avant que les parents ne s'alertent." Oh, et avant d'oublier "Merci d'avoir tenté de me réveillé Minsk, et vous professeur, bien joué, mais je prendrai ma revanche."