le courage qui manque aux lâches

Retour au point de départ. Ça l’embête un peu, heureusement qu’il a récupéré le précieux. Il aurait bien aimé se battre encore l’enfant, plus de sang sur ses doigts et de chaleur dans son cœur. Mais il ne dit rien, jamais on n’entendra sa voix s’opposer à celle du plus grand. Il baisse la tête et s’engouffre à sa suite quand il comprend que le sang de bourbe ne viendra pas. Ça ne l’étonne qu’à moitié, demi sorcier s’était déjà montré prêt à lutter pour les sauver. L’étoile s’arrête de boitiller au bout d’une minute. Repli, oui, mais vers où ?

L’astre laisse son aîné glisser ses yeux bruns sur le papier, noter tous les détails qui l’intéressent avant de soigneusement le replier pour le remettre à sa place. Il garde le silence quelques instants, les sourcils froncés, esprit troublé sans qu’il puisse pointer par quoi. Et puis l’épiphanie. « Je peux l’arranger aussi, si vous voulez. » Regard triste qui coule sur le costume malmené. Probablement plus peiné par le mal fait aux vêtements qu’à l’enseignant. Et la nymphe se doute que le résistant, le guerrier olympien n’est sûrement pas expert en sortilèges d’habillage, lui. Pas plus qu’il ne doit apprécier se montrer si débraillé, si quelqu’un ici mérite de garder sa légendaire élégance c’est bien lui. Déjà que la japonaise l’a forcé à abandonner sa cravate derrière comme un soldat estropié. Offense, attaque outrageusement vile qui méritait bien sa mort, et quelques autres pour la peine. S’il était arrivé à temps il aurait pu s’interposer entre le sabre et le tissu.

Et puis sans attendre d'autorisation il fait tressauter entre ses doigts le morceau de bois, reparo informulé mais soigneusement réalisé qui rend à la figure sa grandeur d'antan. Sourire satisfait s'étire sur les traits trop parfaits. Il s’arrêterait bien là pour admirer le résultat mais il y a une autre, une vraie question qui taraude depuis qu’il a posé son azur sur le champ de bataille. « Qu’est-il arrivé à Meryt ? Elle devait vous aider. » Et Minsk, Minsk surtout mais l’insistance sur le forban n’ayant provoqué aucun coup de medusa, il l’a pris pour une sorte d’accord.

Duo reprend rapidement la marche. L'enfant avance prudemment, rose reste brandie au cas où un autre monstre déciderait de s’attaquer à l’un de ses mollets – puisque, de toute façon, c’est toujours sur lui que ça tombe ces choses là -.