D4 (VAINQUEUR : ANHINGA)

C'est glauque comme endroit, ça sent les moutons de poussière, les fantômes d'applaudissements et de rappels et les araignées sauvages derrière les fauteuils vieillots. Yeux plissés pour mieux voir, elle se dit qu'elle aurait du se faire nyctalope. Tiens, c'est une bonne potion à avoir sur soi ça, un truc pour voir dans le noir. Elle se le note dans un bout de cerveau pendant qu'elle met un point d'honneur à ne pas zieuter la tronche de son adversaire. Elle fait peur Anhinga, à tirer une tronche de six pieds de long. Y a trente-deux places qui la séparent de Minsk et la slave, elle a beau dire qu'elle s'en fiche, elle se doute bien que ça ne va être si trivial que ça d'éviter de se faire bouffer toute crue. Pfff, quelle plaie. Baguette à la main, elle fait le salut réglementaire pour faire style qu'elle est bien élevée. Elle ne pousse pas le vice à dire "Bonne chance" à l'asiatique, ce serait un peu trop hypocrite surtout qu'elle est présentement en train de lui envoyer la masse d'onde négative pour qu'elle se pète une rotule, comme ça, sans raison. Comme ça, paf !, forfait direct. Quoiqu'elle appartient peut-être à la catégorie des gens qui continuent la compétition même quand ils sont à deux doigts de crever... Tout ça pour grappiller des places au classement ou pas perdre la face devant une fille catégorisée naze et cie.

Bon. Faut se battre maintenant ? Un peu la flemme quoi. Surtout qu'Anhinga, malgré son air super amical, ne lui a rien fait. Elle est peace Minsk dans le fond, elle veut surtout ne  pas trop s’essouffler. Fait beau dehors en plus, il lui faut sa dose de soleil pour photo-synthétiser, c'est pas une foutue troglodyte. Pas comme... Ooooh. Premier maléfice tout trouvé, vite annoncé et zouuu. Voilà que la slave s'élance vers les coulisses à peine la dernière syllabe du maléfice de chauve-furie prononcée.

01-02. Une nuée de chauve-souris bien énervées fond sur le visage d'Anhinga à qui l'on souhaite - parce qu'on est fair-play - bien du plaisir. Bon courage pour s'en débarrasser puis pour retrouver figure humaine après.
03-30. Maléfice réussi, les chauves-souris filent aveugler Anhinga, crocs dehors. Et vas-y que ça lui bat des ailes sous le nez, et vas-y que ça mordille et vas-y que Minsk est en train de se planquer.
31-69. Quelques chauves-souris sauvages apparaissent puis vont se suspendre au plafond. Putain, elle a invoqué des bestioles aussi pacifistes flemmasses qu'elle.
70-100.Et zouuuu. Les chauves-souries enragées poursuivent Minsk dans les coulisses. Bon. Elle peut abandonner maintenant ? On l'a notée présente, non ?

Anhinga aimait à dire que la compétition ne l’intéressait pas. Après tout, elle avait toujours appris qu’il était plus important de se consacrer sur des combats qui avaient une réelle importance plutôt que gaspiller son énergie en prenant part à tournois et autres concours. Alors, pourquoi participait-elle aux jeux magiques ? Posez-lui la question et elle vous répondra que de tels jeux ont pour but de créer du lien entre les élèves, et qu’il aurait été mesquin de sa part de ne pas y participer compte tenu du travail accompli par les professeurs pour les mettre en place. Si elle n’avait pas été compétitive, cette réponse aurait été sincère. Elle ne l’était cependant pas. Anhi avait toujours adoré être haut classée. Régulièrement, elle s’était adonnée à de petites compétitions avec ses très nombreux cousins. Et elle gagnait souvent. Cependant, contrairement à ce que l’on pouvait penser, elle avait toujours perdu avec le sourire, en s’inclinant face à l’adversaire qui l’avait emporté. Elle trouvait parfois la défaite plus enrichissante que la victoire. Néanmoins elle n’était plus une enfant, et le terrain de jeu n’était plus l’atrium de la demeure familiale mais un théâtre en piteux état. Si piteux qu’Anhi eut une crise d’éternuement en y entrant. A peine eut-elle le temps d’essuyer quelques larmes au coin de ses yeux qu’elle vit la silhouette de son opposante à l’autre bout de la pièce. Minsk. Qui était la jeune-fille ? Elle n’en savait trop rien. Une Durmstrang, pour sûr, mais à part ça ? Anhi n’était pas un modèle de sociabilité, il fallait l’admettre, et elle ne s’intéressait que peu aux autres. Bien sûr, au moment même où avaient été annoncés les duels, elle avait amèrement regretté cet attrait de sa personnalité. Bonne duelliste certes, elle n’aimait cependant pas aller au combat sans connaître son adversaire. A nouveau, avec ses cousins, tout était très différent : elle les connaissait par cœur. Tout ce qu’elle savait de Minsk, c’était son école, et sa place - pas très reluisante - au classement. Information de moindre intérêt selon la nepali qui se méfiait toujours de ceux qui se trouvaient en bas des classements. Elle connaissait mieux que personne le jeu des apparences, et savait qu’il ne fallait jamais s’y fier. Intuition plus que correcte étant donné qu’elle eut à peine le temps de brandir sa baguette qu’elle fut assaillie par une nuée de chauve-souris. « Bien joué » pensa-t-elle tout en se démenant contre les volatiles. Ces bestioles n’étaient-elles pas censées craindre la lumière ? Probablement. Aussi Anhi formula-t-elle un Lumos Maxima. Enfin, pour être tout à fait précis, elle tenta de formuler un lumos maxima. Cependant, se concentrer alors que des bestioles en furie tentent de vous scalper, ce n’est pas la tâche la plus évidente qui soit. Si bien que la lumière toute relative émise par sa baguette ne suffit pas à disperser les créatures. Ce duel commençait bien mal pour la spartiate, mais qu’importe, cela ne faisait que rendre le challenge bien plus intéressant.

1-20 : Anhi balance un lumos maxima pour dégager fissa les chauves souris et lance un sort pour localiser Minsk
21-60 : Anhi balance un lumos maxima mais n’arrive pas à localiser Minsk
61-97 : le lumos maxima échoue et Anhi ne parvient pas à se débarrasser des chauve souris
98-100 : le lumos maximum fonctionne tellement bien qu’Anhi est carrément aveuglée et hors combat jusqu’au tour prochain

Et vas-y que ça se faufile dans un coin aussi poussiéreux que le reste. Vite fait trouvée la planque, pile à l'endroit stratégique c'est à dire parfait pour avoir une porte de sortie d'où que vienne l'ennemi puis, à la clef, la possibilité de voir l'ennemi arriver (parce que c'est vite handicapant sinon). Puis surtout, ça lui fait une jolie protection contre les sortilèges. Il n'y a que le rideau qui la sépare de la scène où 20 campe toujours. La silhouette de la sorcière se devine comme en ombre chinoise. Minsk l'observe. Et constate.

La naze. Pas foutue de faire fuir des chauves-souris avec un Lumos. Pas foutu de faire un Lumos covenable. Hahaha. Elle se marre bien Minsk, avec sa cible dans le dos et le dos contre un mur, maintenant que son adversaire est décrétée encore aveuglée par une bande de mammifères ailés. Elle agite sa baguette, sourire malin aux lèvres."Confundo" qu'elle susurre pour priver de repère celle qui a déjà la vision en moins. Après, elle pourra tranquille venir lui mettre un coup dans le genou. Quoique d'abord elle lui balancera deux-trois maléfices histoire d'être sûre de son coup. Enfin, si son plan diabolique marche.

01-02. Anhinga est confuse. Elle se blesse dans sa confusion.
03-30. Anhinga est confuse. Dans un vieux théâtre glauque. Avec des chauves-souris sur le visage. Chouette programme.
31-69. Anhinga est confuse. Elle se demande où sont sa droite et sa gauche pendant un quart de seconde.
70-100. Les chauves-souris sont confuses. Elles s'envolent d'Anhinga à Minsk dans leur confusion.

Décidément, les choses n'allaient pas en s'arrangeant pour Anhinga. Mais elle n'était pas du genre à baisser les bras si vite. Oh ça non, elle n'avait pas dit son dernier mot. Et même si pendant un instant, elle oublia ce qu'elle faisait là et pourquoi des chauves-souris voletaient joyeusement dans ses cheveux. Confundo, parvint-elle à penser, sans pour autant se souvenir de ce qu'elle faisait là. Toujours était-il qu'un sentiment proche de l'instinct envahit la cage thoracique : il lui fallait fuir. Mais pas en transplanant, ce serait bien trop dangereux étant donné qu'elle était la proie d'un sortilège la rendant confuse. Et en même temps, son instinct ne semblait pas lui indiquer une menacer réelle. Etait-ce ... un jeu ? Qui balançait des confundo pour s'amuser ?! Ah, gare au chenapan si elle l'attrape ! Pourtant, il y a autre chose ... Bon sang, Anhi, ressaisis-toi. Ou ressaisis toi plus tard, mais fais quelque chose ! Elle se souvint alors des paroles bien heureuses de son oncle maternel : "dans le doute, fais exploser quelque chose". Pour d'obscures raisons, cette oncle s'était fait confisquer sa baguette avant même de finir ses études, et il avait l'interdiction de quitter la demeure familiale, mais Anhinga avait toujours beaucoup aimé cette façon de voir les choses. Que pouvait-elle faire exploser pour que cela lui serve ? Où était-elle déjà ? Ah, dans un vieux théâtre apparemment. Elle pourrait faire exploser les coulisses mais... ne risque-t-il pas d'y avoir quelqu'un à l'intérieur ? Elle ne voudrait surtout blesser personne. Le sol. Elle pouvait faire exploser le sol. Mais ça risquait de la blesser elle du coup, non ? Pas si ...

1-20 : Anhinga lance un deprimo qui cause un effondrement du plancher quelque pas devant elle. Elle s'y engouffre et y découvre une cachette qui devait servir à stocker du matériel.
21-60 : Anhinga lance un deprimo qui cause un effondrement du plancher quelque pas devant elle. Elle s'y engouffre mais juste le temps de reprendre ses esprit vu qu'elle est vulnérable dans cet enchevêtrement de planches.
61-97: Anhinga lance un deprimo qui cause un effondrement du plancher juste sous elle. Aïe, bobo.
98-100 : Anhinga lance un deprimo qui cause un effondrement du plancher juste sous elle. Elle se pète la cheville, bien joué.

Vous connaissez l'histoire de la fille qui se prend pour une taupe et qui finit au fond du trou ? Demandez à Anhinga. Enfin quand elle aura fini de creuser à la recherche du pétrole, de sa dignité enterrée voire de sa propre tombe. Peut-être qu'elle va arriver jusqu'au bout de l'Astronef et tomber. Mais du coup, c'est quoi la profondeur de sol sous cette foutue île, hein ? Bonne question. A creuser. Haha. C'est qu'on se marre dans ce duel. Surtout - et seulement - Minsk étrangement. La voilà qui pointe le bout de son nez hors de sa cachette pour contempler - de loin, cela s'entend - le trou dans le plancher. Un trou de qualité supérieure, il n'y a pas à dire mais le pourquoi de l'action échappe à la slave. Boarf, ça doit être un truc du top 20, doivent réfléchir bizarrement. Quelle plaie, elle qui voulait se faire mettre hors jeu vite fait pour donner dans l'activité constructive du style glander au soleil. Non, ça ne va pas du tout. Bientôt, les gens vont penser que Minsk n'est pas si nulle et vont venir l'embêter pour qu'elle s'investisse. L'horreur absolue quoi. Elle s'éclaircit la gorge, s'étire, se demande si les chauves-souris ont suivi Anhinga. Peut-être que l'asiatique les a adoptées. C'est cool ces bestioles après tout, Minsk en voudrait bien en animal de compagnie, ça donnerait un petit style grotte de vampire au dortoir des filles écarlates en plus. Trêve de dérive intellectuelle, le but n'étant pas de sédimenter le temps que son adversaire sorte de son gouffre, non. Y a un trou, faut le combler, en faisant encore plus d'explosions, yeaaah. "Bombarda maxima" qu'elle incante avant de reculer de trois pas.

01-02. BOUM ! Ça explose dans la tanière d'Anhinga, ça l'agrandit même, ça envoie voler des débris de planchers partout. Puis peut-être même qu'il y a des débris d'Anhinga.
03-30. BOUM ! Explosion à côté du trou d'Anhinga. Des planches décollées par le sort y tombent.
31-69. Avant faudrait apprendre à viser, hein Minsk ? Le plancher explose, Anhinga doit se prendre trois grains de poussière dans la gueule. La scène est un gruyère, oupsi.
70-100. Vous connaissez l'histoire de la la conne qui en plus de mal viser se prend le souffle de l'explosion option débris de plancher dans la gueule ? Demandez à Minsk.

Au moins la chute a le mérite de faire reprendre ses esprits à Anhinga. Enfin, en quelque sorte. Suffisamment pour qu’elle réalise que sa situation n’était pas idéale et que Minsk allait probablement l’achever. Oui, parce qu’elle se souvenait également qu’elle était en plein duel contre la slave, et qu’elle avait a priori laissé ses compétences magique à la porte du théâtre. Il était grand temps de sortir de cette situation, et ce n’était pas les deux chauve-souris qui l’avaient suivies dans le trou qui allaient la contredire. Si elle avait le temps, elle se serait bien pris d’affection pour elles, mais ce n’était pas sa priorité en cette instant. En cet instant, il lui fallait retrouver son honneur. En sortant du trou par exemple. Ou en y restant d’ailleurs. Était-elle vraiment si mal installée ? Après tout, le bombarda maxima lui avait indiqué la position de son adversaire. Sans trop réfléchir, Anhinga se dandina pour se retourner et pour balancer un « Petrificus Totalus » bien senti à son adversaire.

1-20 : Minsk se mange un petrificus qui la fait tomber à la renverse sous l’impact
21-60 : Le petrificus fait son œuvre
61-97 : Le petrificus fait son œuvre pendant approximativement 3 secondes
98-100 : Anhi a pétrifié le mur. Bien joué Anhi, au moins celui là n’ira plus nul part.

"BOUM" fait le plancher. "AÏEUH"  fait Minsk. Histoire qu'Anhinga la localise bien, elle fait ça pour aider la slave, parce qu'elle a un peu pitié. Alors elle rate ses sorts, indique sa position, se prend des trucs en plein visage, se crée des handicaps pour équilibrer le niveau. Elle tourne même au raaa-leeen-ti... Ah non, c'est bon en fait. La sorcière, un peu assommée par les planches qu'elle s'est plus ou moins envoyée dans la tronche, plisse des yeux pour tenter de voir où en est Anhinga malgré le nuage de poussière qu'elle a soulevé avec son explosion à la con. Toujours dans son trou ? Bon, très bien. Les planches sont en bois, l'air est sec, l'est l'heure de la déloger. Elle baragouine la formule du sortilège de feu. Minsk est un peu vaseuse, elle sent son front pulser là où un bout de bois particulièrement mesquin est venu taper, alors son sort, elle l'envoie un poil au blair quand même. Ça passe ou ça casse. Mais pourvu que ça se finisse vite parce qu'à onze heure, y a la pause goûter du matin.

01-02. Et c'est un joli incendie qui se forme autour de l'asiatique. Sa cachette se transforme en four, Minsk applique les méthodes inquisitionnelles à la lettre : faut brûler les sorcières.
03-30. Et c'est un petit incendie qui se forme autour de l'asiatique. Les flammes viennent lui chauffer les joues. Ne met pas tes doigts dans le feu, tu risques de te brûler très fort...
31-69. Minsk allume un feu de camp. Anhinga peut y faire griller ses chamallow.
70-100. L'air est sec, les planches sont en bois, on peut dire que le duel devient hot. Surtout quand l'arène commence sérieusement à prendre feu. Puissance du sortilège très moyennement calculée, les flammes lèchent les rideaux qui séparent la scène des coulisses aka l'endroit pile où la slave se tient. Yes. Ça va être marrant à éteindre tout ça.