La souffrance forge le caractère

Le fait que Mary Read vienne voir Boadicée pour lui demander son aide avait totalement déboussolé cette dernière. Alors certes, il était vrai qu'en matière d'animagus, elle était celle qui se cachait le moins, passant quasiment autant de temps sous sa forme animale que sous sa forme humaine. Mais tout de même ... le professeur n'avait jamais vraiment caché sa méfiance à l'égard de sa directrice. Qui pourrait lui en vouloir ? La première fois qu'ils s'étaient rencontré, c'était en Angleterre, tandis que Boadicée se faisait passer pour une mangemort. Elle avait parfaitement joué son rôle dans les moindres lignes. Elle était douée pour être une parfaite garce, et elle le savait. Et puis, son père était un vrai mangemort, cela avait aidé. Sans même parler du fait qu'elle avait tenté de faire exploser le ministère dans ses jeunes années -- objectif partiellement réussi. Un peu de poudre yeux, et les sbires de Lord Casse-Bonbon n'y avaient vu que du feu. Tout comme Mary Read. Boadicée n'avait jamais cherché à s'expliquer tout simplement car elle n'en voyait pas l'intérêt. Ces années d'espionnage ne concernaient qu'elle et le MACUSA. De toute façon, tout était consigné de son dossier. Néanmoins, elle pouvait comprendre que son jeu d'actrice mettait le professeur sur le qui-vive. Pour autant, lorsqu'il lui avait demandé de l'aide pour devenir animagus, elle avait accepté sans la moindre hésitation. Il fallait s'entraider entre collègues, peu importe que ces derniers aient essayé de vous tuer quelques années plus tôt ou non !

Le lieu était parfaitement adapté, et Boadicée ne put s'empêcher de remarquer la prévoyance de Mary Read. Elle avait achevé son propre rituel ... chez elle, sans la moindre précaution. Heureusement, elle s'était transformé en canidé, et pas en dragon. Même si elle aurait, sur le moment, préféré une transformation un peu plus exceptionnelle, elle était au final très heureuse d'être un adorable toutou. En plus, personne ne résistait jamais à l'envie de lui faire des papouilles ou de lui filer des friandises. Sauf Vivianne peut-être ... mais de toute façon Vivianne ne compte pas. "Hm. Normalement même pour une girafe ça devrait passer. A moins que tu ne sois une remarquablement grande girafe ... remarque, ce serait pratique pour faire le guet lors d'une bataille." Pragmatisme ou humour décalé ? Avec Boadicée, c'était souvent un peu des deux. Cependant, à coup sûr, une immense girafe en plein milieu du paysage britannique risquait de dénoter légèrement ... Mais c'était secondaire ; ils se battaient quand même contre des gars qui aimaient partir en fumée, littéralement. "Bon allez ! Courage Mary Read ! Par contre, je te préviens : si tu te transforme en chat, je serai obligée de te chercher querelle jusqu'à la fin de nos jours." Il y avait, après tout, des limites à ne pas franchir.