| Alcyone Pseudo : ALRUINE.
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| Bibliothèque silence. Pas glissent au milieu des étagères, nuit tombe, résistance métronome dîne. Trotteuse pour seul murmure. Se déplace félin dans les rayons désertés, soleil discret quand l'heure n'est plus à briller. Cherche parmi les langages étrangers, mystère de quelques semaines à élucider, origine précise à déterminer. Fouille les mots septentrionaux, les caractères dansants du Moyen-Orient. Fronce un peu les sourcils comme il peine à déchiffrer. La sonorité est fixée dans la mémoire, bien imprimée qu'il n'a plus qu'à changer en signes d'antiquité. Ouvrages en tas dans les bras il rejoint un bureau délaissé, laisse tout tomber avec fracas. Irrespectueux trouble calme religieux.
Peut-être ce qui attire l'épouvantail papillon à moins qu'il n'ait lui aussi rôdé depuis plus longtemps. Enfant roi lève la tête en l'apercevant, sourire matois se dessine finement. Il n'est pas de ceux qui craignent le sombre britannique, à vrai dire peu d'enseignants parviennent à l'effrayer. Il y a le lycan qui se prétend poète, apparence clochard masque violent. Enseignement déplaisant, pourrait maudire le parfait à jamais d'un coup de griffes enragé. Hybride ne met pas un pied dehors si la lune est pleine, peur tiraille des créatures maléfiques. Colère infinie pour la directrice, les monstres accueillis dans la bergerie. Et Dolos évidemment, terreur teintée d'envie pour la reine des duperies qui soumet d'une prise ou d'un murmure.
D'aucuns citeraient à comparaître la souveraine céleste, ses risettes froides et ses allures croque-mitaines. Le carmin qu'elle se plaît à dépeindre autour de sa bouche sensuelle. Qu'il dévisage plaisir charnel, qu'il lorgne pêché originel. Attrait déplacé pour la figure presque maternelle. Il y tient à la grande dame plus qu'autre chose. Elle tempête gelée lorsqu'il faut recadrer, il abandonne couronne et murmure dominé mais ce n'est pas assez pour tâcher l'admiration d'horreur.
Pour le costume pirate il n'y a qu'intérêt professionnel, doux plaisir peut-être à laisser l'azur vagabonder sur le faciès sévère. Rêverie s'esquisse parfois au secret du sous-sol macabre. « Professeur Read. » Lippes s'étirent un peu plus, doigts viennent ajuster le col de chemise pour s'assurer de renvoyer l'élégance miroir. « Je ne vous ai pas dérangé, j'espère. » Il y a la tête qui penche de côté et la voix qui s'assure de caresser, il y a cette étincelle dans le ciel bleuté, toute l'expression qui annonce qu'il s'apprête à demander service. Rencontre tombe à point nommé pour l'étudiant zélé.
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Le crépuscule caressait doucement les angles du bâtiment central, jouant de sa lumière sur la pierre claire de l’école. Après une longue journée, monter du sous-sol était comme sortir de sa chrysalide, se dépêtrer du cocon organique qui empêche l’envol.
Mary Read était un esthète qui sentait la mort, un joueur aux limites indéfinissables, un dandy égaré au-dessus des nuages… littéralement. Ses yeux bruns sondaient la bibliothèque, ne pouvant s’empêcher de lancer un regard condescendant à l’apparente modernité de la salle. S’il fermait les yeux, il pouvait visualiser une autre bibliothèque : silence religieux, reliures de cuir, étagères de bois, et, constamment, la bibliothécaire aigrie au regard acide.
Mais ce temps était bien loin, et celui qui se faisait aujourd’hui nommer professeur (fatalité ironique ?) avança de quelques pas. Ethnologie de la magie ; Créatures anglo saxonnes ; Sortilèges volume XIII ; l’art de la métamorphose ; les traditions magiques japonaise ; Histoire anglaise du 20ème siècle. Le regard de l’homme se posa sur le dernier ouvrage, qu’il saisit d’une main ferme, pour le poser sur la table derrière lui.
Il s’installa, et trouva rapidement le chapitre qui l’intéressait. Darling, la violence est fille de la violence : haine, sang, racisme… Un sourire de blagueur (cynisme, parodie, insolence) naquit sur les lèvres de Mary Read. Décevant : les adeptes de Grindewald manquaient cruellement d’imagination. Suivant d’un doigt attentif les petits caractères dansant sur la page, il eut un soupir déçu.
Qu’importe : le bruit d’un fracas littéraire le tira hors de ses pensées sanglantes. Alcyone. La fille du vent, l’épouse de l’étoile du matin. Ou « Brandon » comme X aimait à l’appeler. Son collègue souffrait de ce trait de caractère très américain qui lui faisait oublier la poésie des mots. Amusant quand on savait que l’enseignant était féru de joutes verbales.
« Vous m’avez dérangé, Alcyone, mais puisque le mal est fait : je vous en prie, continuez. »
Well, il était amusant de voir combien l’apparence jouait sur le comportement. Le gosse lumineux couronné de boucles blondes semblait être Icare, perdu dans les dédales de la bibliothèque. Mais Mary ne voyait pas l’enfant ailé devant lui… Plutôt l’adulte innocent, mais affuté. Œdipe, peut être… Avec un destin moins funeste ?
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